Mille dix-sept. C’est précisément le nombre de tours du grand circuit des 24 Heures du Mans qu’ont réalisé en 2021 les deux SCG 007 LMH (châssis 708 et 709) en cumulant Journée Test, séances d’essais et course. Plus de 1000 tours, presque sans embûches, avec au passage du drapeau à damier le dimanche les 4e et 5e places finales. Un exploit. Lorsque l’on connaît la difficulté que représente la classique mancelle, avoir deux voitures à l’arrivée dès la première tentative démontre une véritable qualité de préparation ! « C’est quelque chose dont Jim est très fier confie Ryan Briscoe, pilote de la Glickenhaus 007 LMH #709 avec Richard Westbrook et Franck Mailleux . C’est vraiment important d’amener les voitures à l’arrivée. Mais nous avons aussi une voiture rapide en plus d’être fiable. Si nous pouvons aligner tous les bons paramètres, je crois que nous avons une chance de gagner ».

Et si Toyota n’alignait pas un cinquième succès de rang ? Et si la surprise venait d’un constructeur qui, depuis une dizaine d’années, a construit son expérience en s’engageant notamment aux 24 Heures du Nürburgring, et a montré sa maîtrise du Mans lors de sa découverte en août dernier ? « Est-ce que nous pouvons gagner ? C’est une belle question explique Romain Dumas (associé sur la Glickenhaus 007 LMH #708 à Olivier Pla et Luis Felípe (Pipo) Derani. L’année dernière nous avons été la surprise. Depuis cette première participation, nous avons toujours été performants (3e aux 1000 Miles de Sebring en mars, pole position et 9e place aux 6 Heures de Spa-Francorchamps). Il faut se battre à la façon de David contre Goliath. Nous avons une chance. Je le sais ».

Le pilote double vainqueur des 24 Heures du Mans ne tient pas un discours de façade. Lui, plus que d’autres peut-être, sait comment Le Mans choisit son vainqueur. En 2016, pour son second succès, il avait profité du malheur de la Toyota TS050 Hybrid arrêtée devant la ligne de chronométrage à quelques minutes de la fin. En 2010, avec Audi, il s’imposait et signait le record de la distance alors que son Audi R15+ accusait sur le papier un déficit de performance de plusieurs secondes au tour. « On a eu tendance à oublier tout cela, et, aujourd’hui, on voit des voitures qui se battent à la seconde. Mais pas mal de données au-delà de la performance sur un tour peuvent amener à la victoire ». La stratégie et les faits de course ou encore la météo : tous les éléments sont imprévisibles en Sarthe. 

Jim Glickenhaus présente son équipe avec deux voitures et va vouloir capitaliser sur son expérience de l’an passé pour gravir les marches. Le patron américain aligne ses voitures assemblées en Italie avec un moteur français et une équipe d’exploitation en Allemagne. Un projet international, fidèle à l’esprit du Mans.