56e Stand, innovation technique et aventure humaine
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56e Stand, innovation technique et aventure humaine

CENTENAIRE DES 24 HEURES – UNE HISTOIRE D’INNOVATIONS ⎮ Né en 2012 et également connu sous le nom de Garage 56, le 56e Stand des 24 Heures du Mans est dédié à un prototype innovant courant hors classement. Au fil des années, il a donné lieu à plusieurs défis technologiques, mais aussi humains. Revue de détail, en attendant l’arrivée de Hendrick Motorsports pour l’édition du Centenaire.

L’histoire du 56e Stand peut ainsi se diviser en trois chapitres majeurs.

2012-2014 : Nissan en pionnier

En 2012, la Nissan DeltaWing est la première allocataire du 56e Stand, avec une voiture dédiée au « downsizing », c’est-à-dire la manière d’être compétitif avec une puissance inférieure, en misant sur le gain de poids et la finesse aérodynamique.

Conçu autour d’une monoplace transformée en prototype, le projet DeltaWing fédère de prestigieux partenaires : Chip Ganassi, qui fera cette année son retour au Mans en tant que partenaire officiel de Cadillac en Hypercar ; la structure All American Racers de Dan Gurney, vainqueur des 24 Heures en 1967 ; Don Panoz, constructeur et pionnier du renouveau de l’endurance à la fin des années 1990 ; l’écurie Highcroft Racing, titrée en endurance américaine en 2009 et 2010 ; et donc Nissan, premier constructeur japonais à avoir signé la pole position des 24 Heures en 1990. Mais cette première s’achève sur un abandon prématuré le samedi soir sur accrochage, alors que la Nissan DeltaWing évolue au milieu du plateau LMP2.

En 2014, le châssis de la DeltaWing sert de base à la deuxième pensionnaire du 56e Stand, toujours alignée par Nissan. Cette voiture est baptisée ZEOD RC, acronyme de Zero Emission On Demand Racing Car, pour voiture de compétition à zéro émission à la demande. Prototype hybride permettant à son pilote de passer à volonté du moteur thermique au moteur électrique en course, la ZEOD RC a pour principal objectif de boucler un tour complet des 13.6 kilomètres du circuit des 24 Heures en mode 100 % électrique. Mission accomplie par le pilote allemand Wolfgang Reip dans la matinée du samedi 14 juin, lors du warm-up de la course.

2016-2021 : SRT 41, au-delà du handicap

En 2016, le 56e Stand présente un défi tout autre. Entrepreneur quadri-amputé à la suite d’un accident bactériologique survenu en 2012, Frédéric Sausset se lance le défi de participer aux 24 Heures du Mans. Il crée la structure SRT 41 et obtient notamment le soutien de l’ACO, de la FIA, et de l’écurie française OAK Racing, victorieuse de la catégorie LMP2 aux 24 Heures 2013, pour l’exploitation en course d’un châssis Morgan-Nissan spécialement aménagé.

Frédéric Sausset partage le volant avec deux pilotes français d’expérience : Jean-Bernard Bouvet et Christophe Tinseau, qui comptent respectivement neuf et douze participations aux 24 Heures du Mans. Il gagne son pari en recevant le drapeau à damier, et reçoit un hommage mérité sur le podium en compagnie de Pierre Fillon, Président de l’ACO.

Cinq ans plus tard, SRT 41 est de retour dans le 56e Stand avec un châssis Oreca 07-Gibson. Elle est confiée à Matthieu Lahaye, associé au Japonais Takuma Aoki et au Belge Nigel Bailly, tous deux paraplégiques. Une nouvelle fois, le drapeau à damier salue une prestation régulière.

2023 : la Nascar en visite

Pour l’édition du Centenaire, le 56e Stand accueillera une Chevrolet Camaro ZL1, version modifiée de la voiture de la nouvelle génération (dite « Next Gen ») en piste aux Etats-Unis depuis 2022 en Cup Series, le championnat principal de la Nascar (National Association for Stock Car Auto Racing).

Cette voiture est engagée Hendrick Motorsports, en partenariat avec Chevrolet et Goodyear. Ce sera la première venue sarthoise de l’écurie la plus capée de la Cup Series, avec quatorze titres et 295 victoires à l’heure où ces lignes sont écrites. « Même si le 56e Stand est une catégorie unique en son genre, nous sommes des compétiteurs et nous avons l’intention pour les fans d’amener en piste une voiture audacieuse au Mans », indiquait l’an passé Rick Hendrick lors de la présentation de ce programme.

Cette Chevrolet Camaro ZL1 sera aux mains d’un équipage particulièrement attractif : Jenson Button, champion du monde de Formule 1 2009, qui a découvert les 24 Heures en 2018 ; Jimmie Johnson, qui a remporté sept des quatorze titres Cup Series de Hendrick Motorsports et qui découvrira la Sarthe ; et Mike Rockenfeller, vainqueur des 24 Heures en 2010 sur Audi et codétenteur de la distance avec ses coéquipiers d’alors Timo Bernhard et Romain Dumas.

PHOTOS : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS 2012-2021 (D.R. / ARCHIVES ACO) : Après avoir accueilli Nissan en 2012 (ici à l'image) puis 2014, le 56e Stand a marqué une étape majeure dans l'histoire du sport automobile pour les pilotes en situation de handicap grâce aux deux participations de l'équipe SRT 41 de Frédéric Sausset en 2016 et 2021 (n°84) / SEBRING INTERNATIONAL RACEWAY (FLORIDE, ETATS-UNIS), MARS 2023 (D.R. / HENDRICK MOTORSPORTS) : Ici en essais en vue de sa participation pour l'édition du Centenaire, la Camaro ZL1 portera le 24, également lié à Hendrick Motorsport en tant que numéro de course de l'un de ses anciens pilotes, Jeff Gordon, triple champion en Nascar Cup Series.

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