Entre barbecue et virages mythiques
Pour le pilote sarthois Arnold Robin, l’évocation des 24 Heures du Mans commence par une senteur inoubliable : celle des barbecues qui embaument les aires d’accueil et le village. Cette ambiance olfactive, profondément ancrée dans ses souvenirs de spectateurs, l’accompagne désormais en tant que pilote. « C’est une senteur que l’on retrouve au volant notamment lorsqu’on arrive au virage de Mulsanne ou dans les virages Porsche », confie-t-il. Une association entre convivialité et adrénaline, typique de l’esprit du Mans.
En course, le pragmatisme alimentaire l’emporte. « J’associe les 24 Heures du Mans à un plat simple : poulet et pâtes », explique le pilote. Ce choix n’a rien d’anecdotique. Les pilotes, soumis à des efforts intenses, privilégient des repas faciles à digérer et riches en glucides et protéines. C’est pourquoi le menu des pilotes se limite souvent à des féculents et des viandes blanches. « Durant la course, je fais toujours attention à ce que je mange, car il ne faudrait pas qu’un de mes relais soit gâché par des problèmes de digestion », fait remarquer Arnold Robin. Les desserts restent simples, à base de fromage blanc, et les fruits acides sont évités. Seuls quelques bananes et fruits secs viennent compléter ces repas pensés pour l’endurance.
Le rituel des hot dogs
Après la course, la discipline alimentaire laisse place à un moment de réconfort. Chez Akkodis ASP Team, les pilotes et les mécaniciens se retrouvent autour de hot dogs. « C’est un plat calorique que je peux déguster après avoir éliminé beaucoup de calories durant la course ». Ce moment convivial scelle une semaine d’efforts collectifs et renforce les liens au sein de l’équipe.
Si la nourriture est une nécessité, elle est aussi un levier de performance loin d’être sous-estimé. Arnold Robin insiste : « Tous les pilotes savent aujourd’hui qu’une bonne alimentation est cruciale. Même pour les amateurs, c’est quelque chose qu’on maîtrise facilement. Nous ne sommes pas au niveau du cyclisme professionnel, car l’effort que nous avons à fournir est différent. Si on embarque 500 grammes de trop dans la voiture, ça n’a pas trop d’incidence, contrairement à un cycliste qui doit les porter sur son vélo », détaille Arnold Robin.
Au-delà des performances physiques, l’alimentation agit aussi sur le mental. Une gestion stricte des horaires des repas aide à éviter les coups de fatigue liés à la digestion. Les pilotes mangent souvent après leurs relais, puis s’abstiennent pendant plusieurs heures pour éviter la somnolence.
Finalement, les 24 Heures du Mans ne se contentent pas de défier les pilotes sur le plan sportif. Elles se vivent aussi à travers des saveurs et des rituels qui reflètent l’intensité de la course. Que ce soit à travers les barbecues des spectateurs, le poulet-pâtes des pilotes ou les hot dogs d’après-course, chaque bouchée porte en elle l’essence du Mans : le partage, la performance et la passion.