Le LMP2 fut, pour Nathanaël Berthon, un excellent apprentissage. Depuis sa première fois au Mans en 2015 (avec l’équipe Murphy Prototypes) et jusqu’à l’édition 2018 (avec DragonSpeed), le Français a multiplié les expériences au volant de machines de la « petite » catégorie prototype. « C’est une excellente école. Le LMP2 peut donner de la confiance pour aller en LMP1, et constitue une bonne voie pour se préparer. Il ne s’agit pas pour autant d’un passage obligé. Certains pilotes débarquent directement en LMP1 et sont rapides d’emblée, comme Fernando Alonso », explique Nathanaël Berthon.
Travailleur, appliqué, le pilote connaît très bien les Oreca 07, qui constituent la majorité du peloton, et n’hésite pas à faire des parallèles avec la Rebellion R13 - Gibson qu’il pilote cette année. « Ces LMP2 d’aujourd’hui sont hyperperformantes. L’écart avec les LMP1 est très mince. En qualifications, l’an passé, j’avais fait un temps de 3’24’’883 (en LMP2). Cette année, nous sommes en 3’16 (avec une LMP1) ce qui est plus rapide certes mais relativement proche au final. Les deux voitures ont le même bloc-moteur, la coque est identique. La philosophie qui a donné naissance à ces voitures est la même. Par contre, le pilotage est différent, tout comme l'environnement : il y a beaucoup plus de choses à intégrer avec le pilotage d’une LMP1. Plus de choses à gérer derrière le volant. Surtout, nous avons encore plus de monde, des mécaniciens aux ingénieurs, ce qui permet des échanges techniques complets. »
Cette Rebellion R13 - Gibson #3 de Rebellion Racing - qu’il partage avec Thomas Laurent et Gustavo Menezes – est une auto qui plaît au futur trentenaire : « L’aérodynamique est vraiment bien travaillée. Si le moteur était un peu plus puissant, on pourrait combler le déficit de vitesse de pointe, mais l’ensemble dont nous disposons est vraiment au top. Une équipe privée qui parvient à se hisser à ce niveau, c’est beau et totalement inimaginable il y a encore quelques années ».
Le Mans, c’est une piste sur laquelle Nathanaël Berthon se sent bien. Le Mans, c’est aussi un événement qu’il a appris à comprendre, et dont il maîtrise les codes. « Tout est particulier ici. Le tour du circuit est long, c’est vrai, mais c’est aussi la semaine de compétition qui est longue. Il y a tout ce protocole à respecter, du Pesage à la course, ce qui donne une atmosphère unique ».
Nathanaël Berthon échange régulièrement avec les équipiers de la voiture soeur (Rebellion R13 - Gibson #1 de Rebellion Racing) et dispose cette année d'une première occasion de se hisser au sommet. Une première présence au Mans en LMP1 qui en appelle d'autres à l'avenir ? On le lui souhaite, car si l'on a coutume de dire que c'est Le Mans qui choisit ses vainqueurs, notre petit doigt nous dit que Nathanaël Berthon devrait faire partie des élus à l'avenir...
PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES DU MANS, 13 JUIN 2019. Nathanaël Berthon bout d'impatience à la veille de prendre pour la première fois le départ des 24 Heures du Mans en LMP1.